Vous dispensez des soins et un accompagnement à domicile à un membre de la famille atteint d’une maladie ou en perte d’autonomie ? Être aidant familial engendre des conséquences sur la vie personnelle et parfois professionnelle. Découvrez aussi ce à quoi vous avez droit.
Plus de 11 millions de Français aident un membre de leur famille en perte d’autonomie ou en situation de handicap : enfant, conjoint, parents… C’est ce que révèle une étude Ipsos publiée en 2020. Il peut également s’agir d’une personne avec qui ils entretiennent une relation étroite. Ainsi, 77 % des aidants familiaux consacrent plus de 5 heures par semaine à leurs proches. Quant aux 23 % restants, ils dédient plus de 40 heures par semaine à cette mission.
Malgré leur bonne volonté, ces personnes font face à de grands défis au quotidien. Être aidant familial induit effectivement des conséquences non négligeables sur leur vie. Découvrez dans cet article les challenges liés au fait d’être aidants familiaux, ainsi que les solutions possibles pour les relever.
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Un travail à temps plein au chevet d’un enfant, d’un parent ou d’un conjoint
Ce n’est pas de tout repos. En effet, le nombre de tâches à effectuer pour prendre soin d’une personne en perte d’autonomie est considérable. En les accomplissant seuls, les aidants familiaux finissent très souvent par souffrir d’épuisement à la fois physique et psychologique.
Cela se traduit généralement par de la fatigue, des douleurs chroniques, des problèmes de sommeil, mais aussi des blessures. Et pour certains, les conséquences peuvent être encore plus graves. Citons les troubles cardiaques ou l’hypertension.
Mais en quoi consiste exactement le rôle d’aidant familial ? À se rendre au domicile d’un proche malade ou en perte de mobilité afin de lui prodiguer divers soins, notamment d’hygiène. Autrement dit, l’aider à se lever, lui faire la toilette, l’habiller, préparer ses repas, etc. Autant de tâches qui nécessitent un certain effort physique.
C’est sans compter la charge émotionnelle. Il va sans dire que prodiguer des soins à une personne en perte d’autonomie est source de stress permanent et d’anxiété. De plus, les aidants familiaux ressentent de la tristesse et parfois même de la culpabilité face au handicap ou à la maladie de leurs proches. Toute cette pression et ces émotions engendrent un épuisement émotionnel, voire de la dépression, ce qui nuit à leur santé mentale.
Notez par ailleurs que bon nombre d’aidants familiaux souffrent de solitude. Passant tout leur temps libre au domicile de leurs proches, ils ne peuvent plus se consacrer à leurs loisirs ni sortir pour se détendre. Leur vie sociale s’en retrouve alors bouleversée. Pour certains, cela peut même se répercuter sur leur vie de famille.
Des conséquences négatives à gérer en autonomie ou en groupe
Être un aidant familial reste gratifiant. Contribuer à améliorer les conditions de vie d’un proche atteint d’une maladie neuro-évolutive ou encore porteur d’un handicap procure effectivement un certain sentiment de satisfaction.
Néanmoins, pour pouvoir aider un parent, votre conjoint ou encore votre enfant dans la durée sans sacrifier votre bien-être, vous devez apprendre à gérer vos émotions. Il vous arrive de ressentir de la frustration, de la tristesse ou de la colère ? Déchargez-vous de votre fardeau en rejoignant un groupe de soutien.
De nombreux organismes proposent des espaces dédiés au partage d’expérience et à l’écoute pour permettre aux aidants familiaux de ne pas se sentir seuls. Vous pourrez notamment y nouer des liens avec des personnes qui se trouvent dans la même situation que vous. Sinon, vous pouvez vous tourner vers les plateformes téléphoniques d’écoute et d’orientation afin de bénéficier de conseils pratiques. Et au besoin, consultez un professionnel de la santé mentale.
Enfin, sollicitez l’aide d’autres membres de la famille ou de vos amis proches de temps à autre pour éviter le surmenage. Car non, être aidant familial ne signifie pas que vous devez assumer les conséquences de cette responsabilité tout gérer tout seul. Eh oui ! Vous avez le droit de déléguer pour conserver un certain équilibre de vie.
Le recours aux services d’aide à domicile pour éviter l’épuisement
S’occuper d’une personne en perte d’autonomie requiert énormément d’énergie. L’aidant familial peut être amené à la soulever et à la déplacer régulièrement. Dans cette optique, faire appel à un service d’aide à domicile peut être une solution intéressante.
Le professionnel pourra se charger des déplacements, de la toilette, de l’aide à l’habillage ou encore des courses. Sans oublier la préparation du repas, le renouvellement du linge et le nettoyage du logement. À vous de définir les tâches que vous souhaitez déléguer. Il s’agira de celles que vous n’avez pas le temps (ou la force) d’accomplir par vous-même.
En proie au burn-out et à la dépression, les aidants familiaux doivent justement s’accorder des moments de répit, de temps à autre. Pour cela, ils ont la possibilité de confier temporairement leurs proches à des établissements spécialisés. Ces derniers proposent aujourd’hui des solutions d’accueil allant d’une demi-journée à quelques jours pour les personnes en perte d’autonomie.
Vous pouvez par exemple compter sur l’accueil de jour ou de nuit pour bénéficier d’un temps de répit. Pour information, l’hébergement temporaire dans les EHPAD et les maisons de retraite est limité à 90 jours par an. Une autre option possible : l’accueil familial ou le relai à domicile. Choisissez la solution qui convient le mieux à votre proche.
Bon à savoir : attention à ne pas confondre aide à domicile et soins à domicile ! Sachez que les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) reviennent uniquement aux professionnels de la santé. Des infirmiers, des aides-soignants et des aides médico-psychologiques sont mis à votre disposition pour réaliser les soins de santé et d’hygiène. Ils administrent les médicaments, changent les pansements, soignent les plaies, surveillent le rythme cardiaque et la pression artérielle, etc.
VOIR AUSSI : Comment choisir son service d’aide à domicile pour senior
Des solutions financières à disposition des aidants familiaux ?
Le temps consacré à l’accompagnement d’un proche en perte d’autonomie implique forcément une perte de revenus. Pour cause, l’aidant est contraint de limiter ses horaires de travail. De nombreux aidants familiaux décident même d’abandonner leur emploi pour rester au domicile. Ainsi, ils pourront mieux s’occuper du membre de la famille malade ou en perte d’autonomie. Cette décision associée louable entraîne cependant des difficultés financières au sein du foyer.
Le gouvernement a justement mis en place des aides dédiées aux proches aidants. Vous voulez être aidant familial, mais vous appréhendez les conséquences financières de votre démarche ? Demandez allocation journalière du proche aidant (AJPA) si vous avez réduit votre activité professionnelle pour aider votre proche en perte d’autonomie. La Caisse d’allocation familiale (CAF) se chargera du versement de cette aide.
Vous pouvez aussi solliciter l’aide au répit, mais uniquement si votre proche est bénéficiaire de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). La somme versée permettra de financer des solutions d’aide au répit pour que vous ayez du temps pour vous.
Dernière option intéressante : la rémunération, comme s’il s’agissait d’une activité professionnelle. La loi donne le droit à toute personne bénéficiaire de l’APA d’employer un proche en tant qu’aide à domicile. Le gouvernement verse alors un salaire à l’aidant familial pour les soins qu’il prodigue.
Conclusion
En conclusion, être aidant familial peut avoir des conséquences sur la vie sociale, privée et professionnelle. Le fait de remplir le rôle d’assistant pour une personne en perte d’autonomie ou en situation de handicap est une responsabilité lourde au quotidien. En effet, votre vie risque d’être négativement impactée, tout comme votre santé. Néanmoins, en exploitant les bonnes ressources, vous pouvez les surmonter et garder un bon équilibre de vie tout en prenant soin de votre proche. Communiquez avec la personne concernée ainsi qu’avec les autres membres de votre famille pour mettre en place des solutions efficaces et durables. N’hésitez pas à demander conseil auprès des structures spécialisées dans les aides à domicile ou auprès de l’Assurance Maladie en cas de doute. Et continuez à nous suivre pour en apprendre davantage sur l’accompagnement à domicile des personnes âgées ou malades !