Combien de temps met le papillomavirus à se déclarer ?

Le papillomavirus est une infection sexuellement transmissible (IST) très fréquente. Dans certains cas, elle peut provoquer des cancers du col de l’utérus 10 à 20 ans après la première infection. Vaccination et dépistages réguliers sont les deux méthodes permettant de se protéger contre l’infection par le virus et ses conséquences.

Qu’est-ce que le papillomavirus ?

Le papillomavirus correspond au HPV, qui est l’abréviation désignant le virus Human papillomavirus. Le HPV désigne une famille de virus qui se transmettent très facilement. Ils touchent autant les femmes que les hommes quel que soit leur âge. C’est pour cela qu’il s’agit de l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente. Elle se transmet au moindre contact génital, quel que soit la sexualité des personnes impliquées (homosexuels, hétérosexuels, bisexuels, etc). De plus, le préservatif ne protège pas complètement du papillomavirus, car il ne couvre pas l’intégralité des parties génitales. La transmission indirecte est aussi une possibilité (partage de sextoys, rapports multiples, etc), notamment en cas de contact direct ou indirect avec des lésions type condylomes (verrues génitales). Le virus peut aussi être présent sur la peau et les muqueuses sans laisser de lésions apparentes. Il y a donc un risque de contamination dans de nombreux cas.

La plupart des infections au virus sont bénignes. En effet, 80% des personnes seront touchées au cours de leur vie, et leur système immunitaire éliminera le virus assez rapidement (dans les deux ans). 90% des individus élimineront le virus de leur organisme dans les deux ans après la primo-infection. Néanmoins, quelques virus de la famille du HPV peuvent déclencher l’apparition de cellules précancéreuses, ce qui fait du papillomavirus la cause la plus fréquente du cancer du col de l’utérus. On estime maintenant que certaines souches de HPV peuvent aussi jouer un rôle dans le développement d’un cancer de la vulve, du vagin, de l’anus, du pénis et de l’oropharynx (organes de la gorge). Ces cancers sont parfois très graves et il y a un risque élevé qu’ils soient fatals. Néanmoins, avec un traitement adapté et des vaccins à jour, on peut prévenir leur apparition.

vaccin contre le HPV

Comment de temps met-il à se déclarer ?

L’infection à HPV ne se « déclare » pas, car elle est complétement asymptomatique la plupart du temps. Les symptômes diffèrent selon la souche du papillomavirus concernée. Parfois, en cas d’infection « légère », des condylomes peuvent apparaitre selon les types de HPV. Ce sont des petites verrues sur les organes génitaux qui disparaissent assez vite (dans les deux ans). Si elles ne s’éliminent pas d’elles-mêmes, les médecins peuvent proposer des traitements adaptés (crèmes kératolytiques, cryothérapie, chirurgie…).

Avec d’autres types de virus HPV, il n’y a pas de condylomes mais l’infection peut néanmoins être la cause d’un cancer du col de l’utérus à l’avenir. En effet, le virus cause des anomalies touchant les cellules de l’utérus qui peuvent muer en lésions précancéreuses. Le cancer peut se déclarer 10 à 20 ans après la première infection. Concernant le col de l’utérus, des dépistages réguliers facilitent le diagnostic. Il concerne les femmes ainsi que les hommes transsexuels ayant conservé le col de leur utérus.

La plupart du temps, les personnes contractent le HPV pendant leurs premiers rapports sexuels. Il est alors très répandu, et totalement asymptomatique dans la majorité des cas. Il est alors, dans 90% des cas, éliminé par le corps dans les deux ans après l’infection. C’est pour cela qu’il n’y a pas de dépistage (« frottis ») avant 25 ans. Il n’y a pas vraiment de traitement à l’infection, dans la mesure où le corps élimine le virus presque systématiquement.

Il ne faut pas oublier que d’autres types d’infections sexuellement transmissibles existent, dont les conséquences peuvent être tragiques. Par exemple, il est utile de savoir combien de temps dure une crise d’herpès.

prévention du papillomavirus

Que faire en prévention ?

Pour se protéger contre le HPV, la première chose à faire est le recours à la vaccination pour les jeunes femmes et hommes. Le vaccin protège efficacement contre les formes du papillomavirus qui favorisent l’apparition d’un cancer. Pour les filles, il doit être réalisé entre 11 et 14 ans et un rattrapage de vaccin est possible entre 15 et 19 ans. Le vaccin comporte généralement trois injections qui doivent être faites à trois semaines d’intervalles. Préférablement, la vaccination devrait se faire avant les premiers rapports sexuels et ainsi avant la première exposition au virus. Les deux vaccins sont le Cervarix et le Gardasil, ce dernier étant le plus complet en protégeant contre les souches impliquées dans le cancer et les condylomes. La vaccination au Gardasil est accessible aux jeunes hommes depuis début 2021.  

A la vaccination, il faut systématiquement associer le dépistage des différents cancers, notamment le cancer du col de l’utérus. Entre la première infection au HPV et l’apparition d’un cancer, 10 à 20 ans s’écoulent. Il faut alors se faire dépister régulièrement pour agir dès l’apparition de lésions précancéreuses et éventuellement diagnostiquer la maladie à un stade précoce. Plus le cancer est détecté tôt, plus hautes seront les chances de guérison.

Le premier dépistage (appelé « frottis ») doit se faire à 25 ans. Ensuite, il est conseillé d’en faire deux à un an d’intervalle, puis un dépistage (frottis) tous les 3 ans jusqu’à 30 ans et un test de dépistage (HPV-HR) tous les 5 ans jusqu’à 65 ans. Le dépistage concerne toutes les femmes (enceintes, ménopausées, vaccinées) et est remboursé à 70% par la sécurité sociale. Si vous ne réalisez pas le dépistage dans l’intervalle recommandé, un courrier de rappel pourra vous être envoyé. Ce courrier justifiera un remboursement de l’examen à 100%.

VOIR AUSSI : Pourquoi la pyélonéphrite sans fièvre retarde souvent le diagnostic ?

Pour conclure…

Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas de mode de protection contre le HPV. Néanmoins, il est possible de lutter contre ses effets secondaires (condylomes, cancers, etc). Ceci grâce à un schéma de vaccination complet (trois injections) et à des dépistages récurrents. Contracter le HPV n’est pas une fatalité, il est le plus souvent asymptomatique et concernera la grande majorité de la population à un moment de leur vie. Néanmoins, s’il devient source de cancers, les conséquences peuvent être tragiques. Environ 1000 femmes décèdent chaque année d’un cancer du col de l’utérus. En cas de doute, il faut bien sûr se rapprocher de son médecin généraliste, qui saura vous prescrire des examens, poser un diagnostic et vous accompagner si un traitement s’avère requis.

Source : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3146343/fr/questions-reponses-sur-l-infection-a-papillomavirus-humains-hpv-cause-de-cancer-du-col-de-l-uterus-et-le-depistage

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