Un homme porteur de papillomavirus ne présente pas nécessairement de symptômes. Les impacts du virus sur la santé ne sont pas toujours visibles. N’ignorez pas l’infection pour autant. Découvrez tout sur le sujet.
Dans le monde, plus de 30 % des hommes âgés de plus de 15 ans dans le monde portent le papillomavirus. C’est ce que révèle une étude publiée dans The Lancet Global Health. Eh oui ! Contrairement aux idées reçues, l’infection au papillomavirus ou infection à VPH ne concerne pas uniquement les femmes. Par ailleurs, plus de 21 % d’entre eux sont porteurs d’un papillomavirus pouvant entraîner le développement d’un cancer. Les scientifiques parlent de « HPV à haut risque cancérogène ».
Selon Santé publique France, ce virus provoque 6 000 cancers tous les ans. Comment reconnaître un homme porteur du papillomavirus ? Cet article vous dévoile tout ce qu’il faut savoir sur ce virus, ainsi que sur le test de dépistage et le vaccin.
Sommaire
C’est quoi le papillomavirus exactement ?
Le papillomavirus, connu sous l’abréviation VPH ou HPV (Human Papilloma Virus en anglais), est en fait une grande famille de virus sexuellement transmissibles. Cette appellation rassemble une série de plus de 200 virus identifiés à l’heure actuelle. Chacun d’entre eux porte un numéro. Le HPV 1, par exemple, peut provoquer des verrues palmo-plantaires chez les enfants.
Ce type de virus s’avère extrêmement contagieux. Pour une personne en couple avec un homme porteur du papillomavirus, le risque de contamination est multiplié par six. C’est ce que révèle une étude publiée dans le National Library of Medicine. La transmission du papillomavirus se fait par contact de muqueuse à muqueuse. Cette famille de virus ne se loge pas dans les sécrétions, mais dans les cellules qui composent la peau et les muqueuses. Notez également que même une personne asymptomatique peut transmettre son papillomavirus.
Bien que votre médecin puisse recommander d’utiliser des préservatifs pour empêcher la transmission, il ne s’agit pas d’une protection très efficace. Une caresse ou des attouchements suffiront pour contaminer.
Il semblerait que les hommes présentent un risque accru de contamination. Les scientifiques supposent que ce phénomène résulte du fait qu’ils fabriquent moins d’anticorps après une infection.
Quels symptômes présente un homme porteur de papillomavirus ?
Rassurez-vous, pour 80 % des personnes infectées, le HPV est inoffensif. La grande majorité des infections à papillomavirus n’impactent pas ou très peu la santé. De plus, les sujets guérissent seuls au bout de quelque temps. En revanche, dans 10 % des cas, l’infection résiste, gagne en force et devient un danger pour la santé au fil des années.
En général, la contamination par papillomavirus reste asymptomatique, c’est-à-dire qu’elle ne présente pas de symptômes. Mais chez certains hommes, l’infection par le HPV peut engendrer l’apparition de verrues de la peau ou des muqueuses. Les verrues génitales, connues aussi sous le nom de condylomes sont l’un des symptômes les plus fréquents. Il s’agit de petites lésions des muqueuses pouvant se manifester sur les parties génitales ousur l’anus. Les condylomes peuvent s’accompagner de démangeaisons, voire de saignements pendant les rapports sexuels.
En France, plus de 100 000 hommes et femmes ont recours au traitement pour des verrues génitales chaque année. Les condylomes se traitent par une crème à base d’imiquimod. En cas de récidives, le médecin peut envisager un traitement chirurgical ou au laser.
Dans le cas d’un HPV à haut risque oncogène ou HPV-HR, on observe l’apparition de cellules précancéreuses, lesquelles se transforment ensuite en cancer. Sachez que les lésions précancéreuses peuvent donner lieu à un cancer du col de l’utérus, de la vulve ou de l’anus chez les femmes. Par ailleurs, un homme porteur du papillomavirus peut contracter un cancer de l’anus ou du pénis.
Le papillomavirus peut également, chez les deux sexes, causer des cancers de la sphère ORL (de la bouche et/ou de la gorge). Ces derniers, appelés aussi « cancers de l’oropharynx » sont de plus en plus fréquents. Sinon, notez que le papillomavirus ne peut en aucun cas engendrer des troubles sexuels ou d’érection.
Comment se déroule le test de dépistage du HPV ?
Si le test de dépistage du HPV est systématique chez la femme, aucun test de routine HPV n’est réalisé chez l’homme. Pour remédier le plus tôt possible aux infections au papillomavirus, les hommes doivent être attentifs à leurs corps. Soyez à l’affût des éventuels symptômes comme les verrues ou les condylomes. La présence d’un seul de ces signes doit vous alerter.
Rendez-vous immédiatement chez un médecin, de préférence un urologue. Ce spécialiste effectuera un test de dépistage HPV, une péniscopie plus précisément. Cet examen ne dure que quelques minutes. Le professionnel de la santé appliquera un produit spécial sur le pénis avant de le consulter méticuleusement avec une loupe. L’objectif est de détecter des éventuelles lésions.
Si lors de l’examen, il constate des lésions caractéristiques du HPV, il peut envisager une biopsie. Cet examen complémentaire consiste à prélever des cellules au niveau des lésions afin de les analyser dans un laboratoire. Les résultats permettront de confirmer s’il s’agit bien d’une infection à papillomavirus. En cas d’infection au HPV à haut risque, le médecin lancera un traitement immédiat. Pour les infections bénignes, un traitement pour les condylomes ou les verrues suffira.
La société française de proctologie 2023 recommande à la population à haut risque d’infection au HPV 16 de réaliser un test et une anuscopie.
Les types de personnes dits « à risque » ? Ce sont les hommes âgés de plus 30 ans, porteurs du VIH et ayant des rapports sexuels avec les hommes.
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Comment prévenir les infections par le papillomavirus ?
Heureusement, il existe une mesure de prévention efficace contre le papillomavirus : le vaccin. En France, les médecins recommandent la vaccination à tous les garçons à partir de 11 ans. Deux doses sont nécessaires pour le vaccin réalisé avant 15 ans et deux doses pour les 15 à 19 ans. Les hommes homosexuels doivent se faire vacciner jusqu’à 26 ans révolus par 3 doses.
Disponible et remboursé par la Sécurité sociale depuis 2007, le vaccin au papillomavirus vise à prévenir le cancer du pénis, de l’anus, de la sphère ORL et du col de l’utérus pour les femmes. Les deux vaccins disponibles, GARDASIL et CERVARIX, offrent une protection contre 7 types de papillomavirus extrêmement dangereux. Ils protègent aussi contre 2 types de HPV responsables des verrues génitales.
Néanmoins, en plus du vaccin, les professionnels de la santé recommandent d’autres mesures de protection. Certes, le vaccin permet de booster les anticorps et le système immunitaire, ce qui augmente les chances de supprimer le papillomavirus naturellement, sans les symptômes gênants. Toutefois, il n’efface pas complètement le risque de devenir un homme porteur du papillomavirus. Alors, veillez à toujours utiliser un préservatif. Effectuez également un test VPH au moins une fois par an afin de détecter les éventuelles infections bien à l’avance et d’éviter les complications.
Conclusion
Tout homme responsable et soucieux de sa santé doit prendre conscience des risques que représente le papillomavirus. Condylomes, verrues et même cancers, tous ces soucis peuvent être évités en procédant à la vaccination et en se protégeant durant les rapports sexuels.
Quoi qu’il en soit, restez à l’affût des symptômes et consultez immédiatement votre médecin en cas de signes évocateurs. Suivez-nous découvrir d’autres d’informations intéressantes sur la sexualité des femmes et des hommes !